mardi 24 avril 2012

Triumvirat


Les lignes qui vont suivre risquent de déplaire à plusieurs, j’en suis conscient, au risque même de m’auto-éliminer comme éventuel candidat aux prochaines élections du Québec. En politique il faut savoir mettre ses intérêts personnels en veilleuse dans le but de faire triompher un idéal. Et la nécessité circonstancielle commande parfois à une certaine « logique » de prévaloir sur la partisannerie. Il y a six mois à peine, jamais je ne me serais cru capable de l’idée que je veux aujourd’hui proposer. Mais les évènements des dernières semaines m’en font arriver à cette dernière.

Un vieux proverbe stipule que « de deux maux il faut choisir le moindre » n’est-ce pas? Et je crois que nous en sommes arrivés à ce point au Québec présentement.

Qui dans le camp indépendantiste veut voir Charest et le PLQ être réélu au Gouvernement aux prochaines élections? Qui dans le même clan est intéressé à voir la CAQ à Legault, un parti sans substance et déjà aplat ventrée devant Ottawa pour au moins les dix prochaines années à devenir l’alternative à Charest et du PLQ au Gouvernement?

L’idée fut maintes fois proposé et discuté en ce lieu de rassemblement idéologique des indépendantistes qu’est Vigile, mais force est de constater que la tendance lourde des sondages au cours de la dernière année indique que l’idée d’indépendance au Québec ne pourra triompher à terme que d’une seule façon : une alliance stratégique entre Option nationaleQuébec Solidaire et le Parti Québécois.

Le premier triomphe d’une telle alliance sera de chasser définitivement du pouvoir Charest et le PLQ et de barrer la route vers ce même pouvoir à Legault et sa CAQ. Si on veut débarrasser le Québec du pouvoir d’influence indu de l’oligarchie et de certains empires, il faut aller vers une telle alliance, c’est une urgence nationale en vue du bien commun de tous les québécois.

Le second triomphe est la marche vers l’indépendance du Québec. Puisque le PQ, QS et ON partage à des degrés divers (pour la méthode) l’accession du Québec à son statut de pays indépendant et ayant par la suite son siège aux Nations-Unis, il faut aller vers une telle alliance, cela est devenu impératif.

Le temps est venu à ces trois partis politiques d’entamer des discussions de coulisse et que chacun s’ingénie à trouver la manière la plus pratique et la plus faisable de faire élire le plus grand nombre de députés visant à former un gouvernement d’alliance nationale indépendantiste. Le système électoral en place présentement oblige chacun à regarder la situation bien en face et en conclure que nul des trois partis en question ne peut prétendre sérieusement être en mesure de former un gouvernement majoritaire lors de ces prochaines élections, pourtant cruciales dans l’histoire du Québec. Comme je l’ai indiqué plus haut, la tendance lourde des sondages depuis un an ne permet pas de penser une telle chose. Et cette tendance lourde laisse présager le pire des scénarios : que le PLQ prenne à nouveau le pouvoir par « accident ». Il me semble que l’accident du 14 avril 2003 et ses dommages collatéraux depuis ont assez duré.

Si dans le droit de Justinien 1er « il faut trois personnes pour faire une société » (Tres faciunt collegium), il faudra au Québec, dans les circonstances actuelles, trois partis politiques en alliance pour faire triompher de son accession au statut de pays indépendant. C’est une nouvelle forme de Triumvirat auquel nous devons tous nous convier pour réaliser notre destin collectif.

Normand Perry
24 avril 2012.

4 commentaires:

  1. Je seconde cette proposition. Vous pensez exactement la même chose que moi. C'est la seule façon d'empêcher les deux partis de droite de prendre le pouvoir. Le Parti Libéral a fait suffisamment de dommages et la CAQ (j'imagine d'ici l'électeur qui affirmera fièrement : J'ai voté pour ma CAQ et il aura vraiment voté pour des macaques!) est un ramassis d'à peu près n'importe quoi, à preuve la présence de Bill Johnson, un des pires ennemis du fait français!
    Cette proposition doit être diffusée le plus largement possible!

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  2. C'est LA seule et unique solution. Le hic : les trois pincipaux intéressés n'ont pas l'air du tout intéressés ... Qui donc pourrait faire entendre raison aux deux femmes qui bloquent ce projet à se rallier? (l'une d'elle est dans la garde rapprochée de Mme Marois)... qui donc sera le grand médiateur ?Pauline Martin du PQ, Jean-Martin Aussant de ON et Amir Khadir de QS ... je rêve qu'ils soient respectivement Première ministre, ministre des Finances et Vice-premier-ministre et ministre de la Santé. Quel beau trio d'attaquants !!! Sans oublier Mme Françoise David comme ministre de la Solidarité .SVP trouvez un médiateur ... Pis ça presse en....

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  3. Effectivement, si les souverainistes pouvaient mettre de côté leurs divergences d'opinions sur la façon de faire l'indépendance et se concentrer sur leur finalité commune, on serait en voiture pour avancer dans la bonne direction!

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